Une nouvelle étude révèle la précarité économique et l’insuffisance des aides à l’emploi pour les communautés racialisées et les immigrants d’expression anglaise au Québec.

2023 - 10 - 3 Sensibilisation

Une nouvelle étude révèle la précarité économique et l’insuffisance des aides à l’emploi pour les communautés racialisées et les immigrants d’expression anglaise au Québec.

Montréal, le 3 octobre 2023 – Une étude récente de la Table ronde provinciale sur l’emploi (PERT) met en lumière les défis uniques du marché du travail auxquels sont confrontés les communautés racialisées d’expression anglaise et les immigrants du Québec. Le rapport met en évidence un manque criant de soutien à l’emploi adapté, laissant ces communautés aux prises avec des taux de chômage élevés, des revenus plus faibles et une plus grande probabilité de tomber sous le seuil de faible revenu par rapport à leurs homologues francophones.

Les conclusions de PERT indiquent que, malgré des niveaux de scolarité plus élevés que ceux de la communauté d’expression anglaise dans son ensemble, une proportion plus élevée de minorités visibles d’expression anglaise du Québec (19,2 %) se situe sous le seuil de faible revenu par rapport à l’ensemble de la communauté d’expression anglaise (14,7 %). Il en va de même pour les immigrants d’expression anglaise, dont 15,2 % vivent sous le seuil de faible revenu, ce qui dépasse légèrement le taux global de 14,7 % pour la communauté d’expression anglaise. 

Le rapport de PERT révèle également qu’il n’existe que 67 programmes et services pour soutenir les 365 191 personnes racialisées et immigrants de langue anglaise sur le marché du travail québécois. Cette disparité souligne le besoin de services plus complets, d’une aide à l’emploi en anglais et d’un financement adéquat. 

Nicholas Salter, directeur général de PERT, affirme que le rapport propose des solutions aux obstacles auxquels ces communautés sont confrontées sur le marché du travail québécois. « Notre recherche fournit une feuille de route aux décideurs, aux bailleurs de fonds et aux intervenants communautaires pour qu’ils s’attaquent collectivement aux obstacles à l’emploi que rencontrent les communautés racialisées et les immigrants d’expression anglaise au Québec. »

PERT demande instamment une réponse coordonnée pour s’attaquer aux disparités décrites dans son rapport. De meilleures options en matière de politique, de financement et de programmation doivent également être élaborées pour répondre aux besoins des communautés racialisées et des immigrants.

Salter a souligné les avantages potentiels d’un renforcement des ressources pour ces communautés : « Compte tenu de la pénurie persistante de main-d’œuvre au Québec, le gouvernement peut saisir cette occasion pour répondre aux besoins de main-d’œuvre en canalisant les investissements dans des programmes qui préparent ces communautés à exceller sur le marché du travail ».

Principales conclusions :

  • Les communautés racialisées et les immigrants ont des difficultés à accéder aux services de l’emploi en raison du manque de services en anglais et de la barrière linguistique associée à l’accès aux services en français. Par conséquent, les fournisseurs de services d’emploi offrent souvent des services ad hoc tels que la traduction. 
  • Les minorités visibles d’expression anglaise ont un taux de chômage de 12,3 %, contre 10,9 % pour l’ensemble de la population d’expression anglaise.
  • Les autochtones dont l’anglais est la PLOP ont un taux de chômage plus élevé que l’ensemble de la communauté économique et sociale (12,2 % contre 10,9 %).
  • Les immigrants dont l’anglais est la PLOP ont un taux de chômage de 11,6 %, contre 10,9 % dans l’ensemble de la communauté d’expression anglaise, 9,0 % chez les immigrants francophones et 6,9 % chez toutes les personnes dont le français est la première langue officiellement parlée (PLOP).
  • L’étude a identifié 67 programmes d’emploi et d’employabilité destinés aux communautés racialisées, aux immigrants et aux communautés autochtones dont l’anglais est la langue de travail, la majorité d’entre eux (29) étant situés à Montréal.
  • Les portraits démographiques et de la population active révèlent qu’un tiers (35,9 %) des Québécois d’expression anglaise appartiennent à une minorité visible (447 078 personnes). Les membres des Premières nations, les Inuits et les Métis dont l’anglais est la PLOP représentent 4,0 % de la communauté d’expression anglaise du Québec (50 040). Le tiers (32,5 %) de la communauté  d’expression anglaise est constitué d’immigrants (404 573 personnes). 
  • L’étude souligne la nécessité pour les services de l’emploi de prendre en compte les besoins holistiques des clients racialisés et des immigrants, notamment en matière de logement, d’alimentation, de santé mentale, de maladie et de garde d’enfants. Les barrières linguistiques entravent souvent l’accès aux services de l’emploi, et les mesures ad hoc telles que l’aide à la traduction sont courantes.

Le rapport complet est disponible ici.

À propos de PERT 

La table ronde provinciale sur l’emploi (PERT) est une organisation multipartite à but non lucratif. L’initiative vise à relever les défis en matière d’emploi et de capacité d’insertion professionnelle auxquels sont confrontés les la communauté d’expression anglaise du Québec. Pour plus d’informations sur la table ronde provincial sur l’emploi (PERT) : https://pertquebec.ca/