Soutien en langue française pour les professionnelles et professionnels d’expression anglaise au Québec

2022 - 07 - 18

Contributeurs

Résumé Exécutif

Sithandazile Kuzviwanza, Directrice de la politique et de la recherche, La Table ronde provinciale sur l’emploi

Catherine-Laure Juste, Recherchiste en politique, La Table ronde provinciale sur l’emploi

Morgan Gagnon, Recherchiste en politique, La Table ronde provinciale sur l’emploi

Joshua Loo, Stagiaire recherchiste en politique, La Table ronde provinciale sur l’emploi

 

Au Québec, plus de 411,000 personnes exercentdes professions réglementées par des ordres professionnels. Chacune de ces personnes joue un rôle essentiel pour combler les besoins de la population et du marché du travail. On compte dans la province 46 ordres professionnels qui réglementent 55 professions, comme celles d’infirmière et d’infirmier, de comptable, d’ingénieur·e, de sagefemme, d’architecte et de médecin.

Or, la langue française peut représenter un obstacle pour les professionnelles et professionnels d’expression anglaise qui doivent exercer leur profession en respectant les politiques linguistiques en place. Malgré un haut niveau de bilinguisme parmi les Québécois·e·s d’expression anglaise, le français demeure une embuche pour certain∙e∙s. Ces personnes professionnelles bénéficieraient de formation linguistique additionnelle en lien avec leur métier. Non seulement la maîtrise du français est un prérequis pour se joindre aux ordres professionnels québécois, mais, dans certains cas, les personnes qui ne satisfont pas aux critères linguistiques doivent aussi passer un examen de français de l’Office québécois de la langue française (OQLF). En outre, les ordres professionnels peuvent demander à leurs membres de se soumettre, durant leur carrière, à des examens de compétences linguistiques en français.

Pour les personnes professionnelles qui peinent à répondre aux exigences de maîtrise du français, le soutien en apprentissage linguistique se révèle essentiel à leur capacité de passer les examens de compétences et d’exercer leur profession.

Le présent rapport vise à examiner le rôle des politiques en matière de langue française au sein des ordres professionnels du Québec. Il se penche également sur les mesures de soutien linguistique que ces ordres mettent à disposition de leurs membres et candidat·e·s d’expression anglaise. Si le concept de soutien à l’apprentissage linguistique englobe plusieurs aspects, il se réfère, en règle générale, aux actions visant à pallier les obstacles linguistiques des professionnelles et professionnels d’expression anglaise. En ce sens, les ordres peuvent notamment soutenir leurs membres en prévision des examens de compétences linguistiques en français, ou encore renforcer leurs aptitudes en français dans le cadre de leur pratique professionnelle. Les mesures de soutien prennent entre autres la forme de programmes, de politiques internes, de projets et d’outils éducatifs sur mesure. Le présent rapport décrit également les politiques linguistiques en place visant le régime québécois des ordres professionnels et cerne les obstacles auxquels font face les Québécois·e·s d’expression anglaise et les autres minorités linguistiques dans leur apprentissage ou perfectionnement du français.

 

Principaux Constats :

  • La maîtrise du français peut constituer un obstacle à la capacité d’un individu d’accéder à un ordre professionnel, même pour les personnes qui ont suivi la formation professionnelle nécessaire pour exercer une profession réglementée au Québec.
  • Il y a un manque de programmes de transition qui permettent aux professionnels de travailler dans leur profession tout en recevant la formation en français nécessaire pour passer l’examen de langue française de l’OQLF.
  • Il existe des problèmes d’accessibilité, tels que des contraintes financières, pour les professionnels qui cherchent à s’inscrire à des programmes de formation en langue française.
  • Il y a un désir au sein des ordres professionnels pour plus de capacité organisationnelle et de financement pour améliorer leurs programmes de formation et fournir un soutien en français.
  • Les données sur les minorités linguistiques dans les ordres professionnels du Québec ne sont pas largement disponibles, ce qui rend difficile la détermination de l’ampleur du soutien linguistique nécessaire pour les apprenants de langue française au Québec.