Sta Kuzviwanza, directrice des politiques et de la recherche, Table ronde provinciale sur l’emploi
Ye Zin, analyste des politiques économiques, Table ronde provincial sur l’emploi
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Ce rapport a pour objectif de contribuer aux connaissances et à la compréhension de la situation en matière d’emploi au sein des communautés d’expression anglaise du Québec, qui constituent des minorités linguistiques dans la province. Il examine les informations les plus complètes et actuelles sur leurs conditions démographiques et sur les états de la population active. Les sujets traités incluent le travail, le taux de chômage, le niveau de revenu et le niveau de scolarité afin d’offrir un portrait plus global de l’emploi et de l’employabilité des Québécois d’expression anglaise, qui sont une minorité linguistique dans la province.
En plus du contexte démographique et du visage de la population active des communautés d’expression anglaise dans la province, le présent rapport examine les principales caractéristiques du marché du travail et des secteurs où travaillent ces groupes. À la toute fin, on présente certains défis et enjeux de l’emploi dans ces communautés ainsi que des recommandations préliminaires en vue d’améliorer les débouchés.
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- Les Québécois·e·s d’expression anglaise (QEA) représentent 15,8 % de la population active du Québec et enregistrent un taux d’activité de 66.6 %, contre 64 % chez la majorité francophone.
- Parmi les francophones, les personnes âgées de 65 ans et plus représentent le groupe le plus nombreux. Chez les QEA, il s’agit plutôt des 25 à 34 ans. Toutefois, dans les deux communautés linguistiques, les personnes de 35 à 44 ans constituent le principal groupe sur le marché du travail.
- Les QEA affichent un taux de chômage plus élevé que celui des francophones (10,9 % contre 6,9 %). Cette tendance s’observe dans les 17 régions administratives du Québec. C’est dans Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (18,7 %), en Côte-Nord (17,9 %) et à Montréal (11,6 %) qu’on enregistre les plus hauts taux de chômage chez la population d’expression anglaise.
- Parmi les QEA, les jeunes (15 à 24 ans) forment le groupe d’âge le plus touché par le chômage. En effet, leur taux de chômage s’élève à 17,4 %, soit au-delà de celui des jeunes francophones (10,9 %).
- Les QEA gagnent un revenu médian après impôt de 34 000 $ et un revenu d’emploi médian de 32 000 $, soit respectivement 2 800 $ et 5 200 $ de moins que les francophones. Dans 15 des 17 régions administratives, les Québécois∙e∙s d’expression anglaise touchent des revenus inférieurs à ceux de leurs homologues d’expression française. Seules font exception les régions du Saguenay–Lac-Saint-Jean et de Chaudière-Appalaches.
- Environ la moitié des QEA travaillent à temps plein (50,3 %), contre 53,3 % des francophones. Dans les régions ressources, comme Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine et la Côte-Nord, on remarque une forte présence des QEA dans les emplois à temps partiel ou saisonniers.
- Le secteur « Soins de santé et assistance sociale » est celui qui compte le plus de postes vacants. Pour la population d’expression anglaise, les 4 principaux secteurs dans lesquels ils sont employés au Québec sont les
- « Services professionnels, scientifiques et techniques », suivi par « Commerce de détail », « Soins de santé et assistance sociale » et « Fabrication ». Chez les francophones, les 4 secteurs principaux sont les« Soins de santé et assistance sociale », suivi par « Commerce de détail », « Fabrication » et « Services d’enseignement ».
- La population active d’expression anglaise comprend des groupes vulnérables. Les jeunes, les travailleur∙euse∙s âgé∙e∙s, les femmes, les membres des minorités visibles, les personnes immigrantes ainsi que les Inuit et les membres des Premières Nations tendent à rencontrer davantage d’obstacles sur le marché du travail, comme en témoignent leurs taux de chômage supérieurs et leurs revenus d’emploi moindres.
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