Cimminnee Holt, Recherchiste en politique, La Table ronde provinciale sur l’emploi
Sithandazile Kuzviwanza, Directrice de la politique et de la recherche, La Table ronde provinciale sur l’emploi
Morgan Gagnon, Directrice par intérim de la politique et de la recherche, La Table ronde provinciale sur l’emploi
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Cette étude explore les expériences, motivations et obstacles auxquels font face les Québécois d’expression anglaise dans leur parcours de formation en français, en particulier depuis l’introduction des nouveaux services de Francisation Québec en juin 2023. Elle examine les perceptions publiques selon lesquelles les Québécois d’expression anglaise ne seraient pas engagés dans l’apprentissage du français, malgré la disponibilité de formations financées par l’État. L’étude développe une typologie des apprenants de langues à travers des entrevues avec des individus et des experts, analysant leurs parcours, leurs perceptions du français et leur navigation sur le marché du travail québécois. Elle discute ensuite de l’impact de ces expériences sur les résultats des apprenants et propose des recommandations pour améliorer les politiques et les programmes de formation en français pour adultes.
Principales conclusions du rapport :
- Nous identifions trois types principaux d’apprenants d’expression anglaise dans l’écosystème de la formation linguistique en français : les migrants interprovinciaux, les étudiants internationaux et les Québécois d’expression anglaise nés au Québec.
- Lors des entrevues, les participants aux cours de langue ont exprimé le désir de s’engager dans la culture québécoise comme principale motivation pour apprendre le français, particulièrement ceux qui sont des migrants interprovinciaux et des étudiants étrangers. Les participants ont également indiqué que la participation à des cours de français pourrait faciliter leur intégration sociale et culturelle dans la province.
- Certains apprenants considéraient l’apprentissage du français comme une nécessité pour leur intégration sur le marché du travail québécois. Beaucoup ont indiqué qu’ils pensaient avoir besoin d’étudier le français pour obtenir un emploi.
- Certains participants ont expliqué qu’ils ressentaient une anxiété accrue lorsqu’ils interagissaient avec des locuteurs natifs et que cela avait eu un impact négatif sur leur motivation et leur expérience de l’apprentissage du français.
- Les questions d’accessibilité, de repérabilité et d’admissibilité aux programmes de formation en français ont préoccupé les trois groupes d’apprenants. La plupart des participants et des experts en la matière ont indiqué que la recherche d’information, la détermination de l’admissibilité et l’accès aux cours et au matériel de formation en français étaient souvent déroutants.
- Certains participants n’étaient pas au courant de la création de Francisation Québec par le gouvernement du Québec et de l’offre gratuite de cours de français pour les résidents du Québec. Parmi ceux qui connaissaient l’existence des cours de Francisation Québec, ils ont indiqué qu’ils avaient rencontré des difficultés pour accéder et s’inscrire aux cours dans leur région.
- En général, le manque de connaissance des programmes disponibles est un défi majeur pour les apprenants de langue interrogés. Il est nécessaire de promouvoir davantage les programmes de formation en français, notamment en ligne et hors ligne dans les espaces communautaires et éducatifs.
- Les apprenants ont exprimé le besoin d’une formation linguistique adaptée à leur profession, compte tenu des difficultés qu’ils rencontrent sur le marché du travail en raison des barrières linguistiques en français. Certains participants ont également eu des difficultés à suivre une formation linguistique en français pendant leurs études ou leur travail, ce qui souligne l’importance d’une formation linguistique axée sur la main-d’œuvre.
- Les participants ont également discuté de l’importance des activités d’intégration sociale pour rapprocher les communautés linguistiques et offrir des possibilités d’apprentissage informel.
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