Mise à jour du recensement 2021: Une brève revue des dernières données sur l’emploi des Québécois d’expression anglaise du Québec

2023 - 05 - 17

Contributeurs

À propos du rapport

Sithandazile Kuzviwanza, Directrice de la politique et de la recherche, La Table ronde provinciale sur l’emploi

Ye Zin, Analyste de Politique Économique, La table ronde provinciale sur emploi

 

 

Un examen des données de recensement les plus récentes sur la situation de l’emploi des communautés d’expression anglaise au Québec révèle que les Québécois d’expression anglaise continuent de faire face à des défis importants sur le marché du travail. Malgré un taux élevé de participation à la population active et une augmentation du niveau de scolarité, les Québécois d’expression anglaise de la plupart des régions administratives de la province sont confrontés à des taux de chômage plus élevés, à des revenus médians plus faibles et à des taux de pauvreté plus élevés que ceux de la majorité francophone. Ce rapport donne un aperçu des principales caractéristiques du marché du travail des communautés d’expression anglaise au Québec, en se fondant sur les données du recensement de 2021.

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Principaux constats :

  • La population d’expression anglaise au Québec a augmenté depuis le dernier recensement. Il y a maintenant 1 253 578 personnes qui s’identifient comme Québécois d’expression anglaise, ce qui représente 14,9 % de la population du Québec contre 13,8 % lors du dernier recensement. 
  • Le taux de chômage des Québécois d’expression anglaise dans la province a augmenté. Les Québécois d’expression anglaise font face à un taux de chômage de 10,9 %, soit 4 % de plus que les francophones (6,9 %). Cette différence a doublé depuis le recensement de 2016, alors que l’écart était de 2 %. 
  • Les Québécois d’expression anglaise continuent de gagner moins que les francophones dans toute la province : les Québécois d’expression anglaise ont un revenu médian après impôt inférieur de 2 800 $ à celui des francophones et un revenu d’emploi médian inférieur de 5 200 $ à celui des francophones. L’écart entre le revenu d’emploi médian des Québécois d’expression anglaise et celui des francophones s’est considérablement élargi ; les premiers ont un revenu d’emploi médian inférieur de 5 200 $ à celui des francophones, alors qu’il était auparavant de 2 648 $.  
  • Les Québécois d’expression anglaise continuent d’avoir un niveau d’instruction élevé et le niveau d’instruction de ceux-ci a augmenté. En 2021, environ 86 % de la population d’expression anglaise du Québec avait au moins un niveau d’études secondaires. Il s’agit d’une augmentation par rapport au dernier recensement (83,9 %). Le niveau d’éducation des francophones a également augmenté ; 81,6 % des francophones ont au moins un niveau d’études secondaires, ce qui représente une augmentation par rapport au dernier recensement (79,8 % auparavant).
  • Les quatre principaux secteurs d’activité des travailleurs d’expression anglaise au Québec sont restés inchangés. Les services professionnels, scientifiques et techniques, le commerce de détail, les soins de santé et l’assistance sociale et la fabrication demeurent les principales industries pour les Québécois d’expression anglaise. Cependant, l’industrie des  » Services professionnels, scientifiques et techniques  » est maintenant la première industrie pour les Québécois d’expression anglaise dans la province (auparavant la quatrième industrie en importance), avec 11,4 % des Québécois d’expression anglaise de la province travaillant dans cette industrie (auparavant 9,5 %). Cependant, cette croissance n’est pas uniformément répartie – 80 % des Québécois d’expression anglaise de cette industrie sont basés dans la région de Montréal.
  • La population active du Québec compte 699 015 Québécois d’expression anglaise. Ceux-ci représentent désormais 15,8 % de la population active totale contre 14,3 % auparavant. Les Québécois d’expression anglaise ont également un taux d’activité plus élevé (66,6 %) que les francophones (64 %).
  • Les Québécois d’expression anglaise sont confrontés à d’autres difficultés sur le marché du travail : ils sont plus susceptibles d’occuper un poste temporaire, de travailler moins de semaines en moyenne et de travailler à temps partiel que les francophones. Il s’agit là d’indicateurs avancés de la précarité sur le marché du travail.
  • Les disparités régionales au sein des communautés d’expression anglaise persistent – Les Québécois d’expression anglaise des régions de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec continuent d’avoir les taux de chômage les plus élevés et les revenus les plus faibles au sein de cette communauté linguistique. Toutefois, les taux de chômage des personnes d’expression anglaise vivant dans les économies fondées sur les ressources naturelles du nord de la province ont généralement diminué depuis le dernier recensement.
  • Une première analyse des données du recensement montre que les Québécois d’expression anglaise des régions du nord du Québec basées sur les ressources naturelles ont tendance à être moins bien lotis que les francophones en termes de chômage, de revenus, de postes de travail temporaires et d’activité professionnelle. Les Québécois d’expression anglaise de ces régions nordiques ont également tendance à s’en tirer moins bien que les autres Québécois d’expression anglaise des régions plus urbaines.
  • Les Québécois d’expression anglaise des régions manufacturières telles que la Montérégie et les Laurentides, qui sont à proximité des zones métropolitaines, ont tendance à présenter des caractéristiques de main-d’œuvre similaires à celles des Québécois d’expression anglaise vivant dans les régions urbaines.