Auteurs |
Résumé |
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| Masashi Miyari – La Société de recherche sociale appliquée (SRSA)
Kim Lehrer – La Société de recherche sociale appliquée (SRSA) ContributeurMarlena Flick – Chercheuse en politiques, Table ronde provinciale sur l’emploi
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La pleine intégration de tous les Québécois et Québécoises dans l’économie profite aux individus, aux entreprises et à la société dans son ensemble. Pourtant, les recherches démontrent que les personnes d’expression anglaise au Québec connaissent une précarité socioéconomique plus marquée que celles d’expression française. Ce rapport compare les résultats en matière d’emploi des personnes d’expression anglaise en 2021 à partir des données du Recensement canadien.
Nous développons également une méthodologie permettant de construire des indicateurs du marché du travail pour les années intercensitaires. Cette approche nous sert à prévoir les résultats en matière d’emploi jusqu’en 2025 et à les projeter à moyen terme selon trois scénarios hypothétiques de croissance de la population active au Québec : (1) le statu quo (2) une croissance plus faible et (3) une croissance stagnante. Nous démontrons qu’en moyenne, les personnes d’expression anglaise sont plus jeunes, davantage instruites, et plus concentrées à Montréal et dans ses municipalités environnantes que les personnes d’expression française. Ces différences constituent des déterminants importants des résultats en matière d’emploi et doivent être considérées dans toute discussion sur les écarts entre les deux groupes. Après avoir tenu compte de ces différences et d’autres caractéristiques influençant les résultats sur le marché du travail, nous constatons d’importantes disparités d’emploi et de revenu chez les personnes d’expression anglaise. Si celles-ci obtenaient les mêmes rendements sur leurs caractéristiques que les personnes d’expression française — et en supposant que les écarts en matière d’emploi liés uniquement à la langue puissent être éliminés —, leur revenu total, et par conséquent l’économie du Québec, bénéficierait d’un gain additionnel de 1,51 milliard de dollars par année. La recherche présentée dans ce rapport introduit deux innovations méthodologiques majeures pour l’analyse des résultats en matière d’emploi des personnes d’expression anglaise au Québec. Premièrement, elle met en évidence l’importance d’intégrer les déterminants du marché du travail dans l’examen des écarts liés à l’emploi et aux gains. Deuxièmement, elle offre aux chercheurs et aux décideurs politiques des outils pour prédire les résultats en matière d’emploi durant les années intercensitaires. Selon le secteur d’activité et le scénario de stagnation, les résultats indiquent qu’en 2028 certains secteurs éprouveront des difficultés à recruter des travailleurs qualifiés. Nos estimations pour 2028 montrent également que les écarts entre les taux de chômage persistent dans les trois scénarios envisagés pour le marché du travail. Nous formulons les deux recommandations clés suivantes à l’intention des parties prenantes gouvernementales et communautaires :
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