Au-delà des stéréotypes : Comprendre les travailleurs d’âge mûr d’expression anglaise et l’âgisme au Québec

 

Rédaction

Aperçu du rapport

Sta Kuzviwanza, Director of Policy & Research, Provincial Employment Roundtable

Morgan Gagnon, Interim Director of Policy & Research, Provincial Employment Roundtable

 

Ce rapport examine l’intersection entre l’identité linguistique et l’âge au Québec afin de mieux comprendre les enjeux clés et les opportunités auxquels font face les travailleurs d’expression anglaise plus âgés sur le marché du travail. Il propose également des recommandations concrètes à l’intention des prestataires de services d’emploi, des employeurs et du gouvernement.

En s’appuyant sur des données du recensement, un inventaire de programmes et des groupes de discussion, le rapport révèle que, bien que l’âge soit un facteur important d’exclusion du marché du travail, les travailleurs âgés d’expression anglaise continuent de faire face à des défis socioéconomiques, notamment des taux de chômage plus élevés et une plus grande vulnérabilité à la pauvreté. Les participant·e·s ont partagé comment les pratiques d’embauche empreintes d’âgisme, combinées à des barrières linguistiques, nuisent à la santé mentale et limitent les perspectives d’emploi. Comme les programmes ciblés sont peu nombreux et principalement concentrés à Montréal, le rapport appelle à une meilleure collaboration, un financement accru et des pratiques en milieu de travail plus inclusives pour soutenir ce segment croissant de la main-d’œuvre.

 


Principaux résultats

  • Les Québécois d’expression anglaise d’âge mûr ont tendance à avoir des taux d’activité plus élevés que les francophones (pour les personnes âgées de 45 ans et plus, les Québécois d’expression anglaise ont un taux d’activité de 56,2 % contre 49,6 % pour les francophones).
    • Les Québécois d’expression anglaise d’âge mûr affichent un taux de chômage plus élevé que les francophones pour les personnes âgées de 45 ans et plus (les Québécois d’expression anglaise ont un taux de chômage de 10 % contre 7,4 % pour les francophones). Toutefois, à mesure que l’âge augmente, le taux de chômage des francophones s’accroît fortement, dépassant celui des Québécois d’expression anglaise.
    • Parmi les personnes âgées de 45 à 64 ans, les francophones gagnent plus en revenu médian après impôts. À partir de 65 ans, les Québécois d’expression anglaise gagnent davantage.
    • Une proportion plus élevée de Québécois d’expression anglaise d’âge mûr vit sous le seuil de faible revenu (pour les personnes âgées de 45 ans et plus, 7,5 % des Québécois d’expression anglaise, contre 4,7 % des francophones, vivent sous le seuil de faible revenu).
  • Il existe cinq programmes d’emploi pour les Québécois d’expression anglaise d’âge mûr au Québec, tous situés dans la région de Montréal. Les fournisseurs de programmes ont indiqué que le principal problème dans leur écosystème est le manque de ressources et de soutien pour les programmes existants, ce qui leur permettrait de répondre plus efficacement aux besoins changeants de leurs clients.
  • Les participants aux groupes de discussion ont indiqué que l’âgisme constituait un obstacle important à l’emploi et au maintien en emploi. Ils ont décrit comment les pratiques d’embauche et les mythes liés à l’âge ont eu un impact négatif sur le processus d’embauche et, pour ceux qui occupent un emploi, comment ils ont limité les opportunités qui s’offraient à eux.
  • Les participants ont décrit les problèmes de santé mentale en raison de la longueur du processus de recherche d’emploi et de la réduction des possibilités, notamment la frustration, l’isolement, la dépression et l’anxiété.
  • Les prestataires de programmes offrant des services d’emploi à une clientèle présentant des signes de mauvaise santé mentale ont indiqué qu’ils effectuaient souvent un travail socio-émotionnel important pour aider leurs clients à reconstruire leur confiance avant le processus de recherche d’emploi.