L’écart de chômage entre les Québécois d’expression anglaise et les francophones au Québec a doublé, selon les données du nouveau recensement
D’autres indicateurs d’emploi se sont également détériorés de façon significative depuis le dernier recensement.

[Montréal, le 17 mai] – La Table ronde provinciale sur l’emploi (PERT) vient de publier un rapport sur l’état de l’emploi dans les communautés d’expression anglaise du Québec. Le rapport s’appuie sur les nouvelles données du recensement de 2021 et montre que les Québécois d’expression anglaise de la plupart des régions du Québec connaissent des taux de chômage plus élevés, des revenus médians plus faibles et des taux de pauvreté plus élevés que la majorité francophone, malgré des taux élevés de participation à la population active et un niveau d’instruction élevé.

Plus précisément, les recherches de PERT révèlent un taux de chômage de 10,9 % pour les Québécois d’expression anglaise, contre 6,9 % pour les francophones. Cet écart de 4 % est le double de l’écart de 2 % constaté dans l’analyse antérieure de PERT sur les données du recensement de 2016. 

L’écart de revenus entre les Québécois d’expression anglaise et les francophones s’accroît également. Le rapport de PERT démontre que les Québécois d’expression anglaise gagnent 5 200 $ de moins que les francophones en termes de revenu médian d’emploi et que cet écart a doublé depuis le recensement précédent. Outre les revenus inférieurs, les Québécois d’expression anglaise connaissent également des taux de pauvreté plus élevés que leurs homologues francophones. Le rapport montre que le taux de pauvreté provincial des Québécois d’expression anglaise est de 10 %, ce qui est presque deux fois plus élevé que le taux de pauvreté des francophones (5,8 %). 

« Les conclusions de ce rapport sont choquantes », a déclaré Nicholas Salter, directeur général de la Table ronde provinciale sur l’emploi (PERT). « La situation s’est aggravée depuis le dernier recensement et la vitalité économique de la communauté d’expression anglaise du Québec décline à un rythme beaucoup plus rapide que ce que nous aurions pu prévoir ».

Face à une pénurie de main-d’œuvre persistante, la croissance économique du Québec sera influencée par la capacité des gouvernements et des employeurs à développer efficacement leur main-d’œuvre. Ce rapport met en lumière le besoin urgent d’initiatives ciblées pour relever les défis de l’emploi auxquels est confrontée la communauté d’expression anglaise et faire progresser l’économie du Québec.  

« L’aggravation des tendances en matière de chômage et de revenu que nous observons n’est pas nouvelle, mais nos approches pour y remédier doivent l’être. La situation exige une attention immédiate et des investissements ciblés pour libérer le potentiel des Québécois d’expression anglaise sur le marché du travail du Québec », conclut M. Salter.

Principaux constats:

• Le taux de chômage des Québécois d’expression anglaise au Québec a augmenté. Les Québécois d’expression anglaise font face à un taux de chômage de 10,9 %, soit 4 % de plus que les francophones (6,9 %). Cette différence a doublé depuis le recensement de 2016, alors que l’écart était de 2 %. 
• Les Québécois d’expression anglaise continuent de gagner des revenus inférieurs à ceux des francophones dans l’ensemble de la province : les Québécois d’expression anglaise ont un revenu médian après impôt inférieur de 2 800 $ à celui des francophones et un revenu d’emploi médian inférieur de 5 200 $ à celui des francophones. L’écart entre le revenu d’emploi médian des Québécois d’expression anglaise et celui des francophones s’est considérablement élargi ; les Québécois d’expression anglaise ont un revenu d’emploi médian inférieur de 5 200 $ à celui des francophones, alors qu’il était auparavant de 2 648 $.   
• Le taux de pauvreté provincial des Québécois d’expression anglaise est de 10 %, soit presque deux fois plus élevé que celui des francophones (5,8 %). 
• La population d’expression anglaise du Québec a augmenté depuis le dernier recensement. Il y a maintenant 1 253 578 personnes qui s’identifient comme Québécois d’expression anglaise, ce qui représente 14,9 % de la population du Québec (contre 13,8 % lors du dernier recensement). 
• Les Québécois d’expression anglaise continuent d’avoir un niveau d’instruction élevé, et le niveau d’instruction des Québécois d’expression anglaise a augmenté. En 2021, environ 86 % de la population d’expression anglaise du Québec aura au moins un niveau d’études secondaires, contre 81,6 % pour les francophones. 
• La population active du Québec compte 699 015 Québécois d’expression anglaise. Les Québécois d’expression anglaise représentent désormais 15,8 % de la population active totale (contre 14,3 % auparavant). Les Québécois d’expression anglaise ont également un taux d’activité plus élevé (66,6 %) que les francophones (64 %).
• Les Québécois d’expression anglaise sont confrontés à d’autres défis sur le marché du travail : ils sont plus susceptibles d’occuper un poste temporaire, de travailler moins de semaines en moyenne et de travailler à temps partiel que les francophones. Il s’agit là d’indicateurs avancés de la précarité du marché du travail. 
• Les disparités régionales au sein de la communauté Québécois d’expression anglaise persistent – Les Québécois d’expression anglaise des régions de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec continuent d’avoir les taux de chômage les plus élevés et les revenus les plus faibles au sein de la communauté d’expression anglaise. Toutefois, les taux de chômage des Québécois d’expression anglaise vivant dans les économies fondées sur les ressources naturelles du Nord ont généralement diminué depuis le dernier recensement.

Le rapport complet est disponible ici.

À propos de PERT

La Table ronde provinciale sur l’emploi (PERT) est une initiative multilatérale à but non lucratif visant à relever les défis en matière d’emploi et d’employabilité auxquels sont confrontées les communautés d’expression anglaise du Québec.

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Chad Walcott
Directeur de l’engagement et des communications
Table ronde provinciale sur l’emploi (PERT)
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